Dieu – Pensées – Développement spirituel

Pensées

Saint Augustin

La plupart d’entre nous faisons l’expérience de tensions entre qui nous voulons être et qui nous sommes.

Le plus notre « moi » est divisé, le plus de tourment nous ressentons, mais ce phénomène prouve en lui-même une motivation forte à être guéris.

La foi peut apporter la paix et l’ordre, à un esprit torturé.

Ram Dass

Ne pensez pas à l’avenir. Soyez juste là maintenant.

Etre témoin de nos pensées nous permet d’en voir l’impermanence et le fait qu’il y a une part de nous qui n’est pas nos pensées.

Le but de la méditation est de nous libérer des pensées que nous prenons généralement pour qui nous sommes. De nous libérer des pensées qui perpétuent notre souffrance.

Dans la méditation nous nous déconnectons de notre ego et de nos sens. Si nous avons des pensées pendant la méditation, au final elles ne viendront que comme une intuition ou une guidance, pas comme des pensées saboteuses.

L’esprit rationnel et pensant travaille en séparant le monde en objets. Ainsi celui qui sait est séparé de ce qui est su. Alors que beaucoup des réalisations de la civilisation n’auraient pu être accomplies sans ce niveau de pensée, il a ses limitations.

Einstein, par exemple, a dit la chose célèbre suivante, que vous ne pouviez pas résoudre les problèmes d’aujourd’hui en utilisant le même type de pensée que celui qui les avait créés.

L’esprit rationnel trouve difficile de manier une information paradoxale ou illogique. Cela rend compte des grandes percées dans le savoir universel dont on dit couramment qu’il s’agissait de flashs d’intuition ou d’images de la vérité qui ont conduit à une découverte, et non d’une forme d’esprit analytique.

Einstein a réellement admis: « Je ne suis pas parvenu à la compréhension des lois fondamentales de l’univers grâce à mon esprit rationnel. »

Evitez de vous prendre trop au sérieux: alors que vous vous élevez sur la chaîne alimentaire de la conscience, la taille véritable de votre ego se révèle et vous avez à rire de vos propres vanités.

 

Ghazzali 

Nous existons pour apprendre les vérités les plus hautes au sujet de notre relation à Dieu.

La preuve donnée par nos sens peut souvent être erronée, supplantée par un quelconque ordre de vérité supérieur. Bien que, par exemple, une étoile dans le ciel paraisse minuscule, les mathématiques démontrent qu’elle est en fait bien plus grosse que la Terre.

De la même manière, pendant un rêve nous pouvons voir et ressentir des choses fantastiques mais, en nous éveillant, nous nous rendons compte qu’elles n’avaient aucune base dans la réalité.

Est-ce que le raisonnement que nous utilisons pour structurer et expliquer notre réalité quotidienne pourrait aussi ressembler à une illusion si elle était vue d’un état plus élevé d’éveil?

Les hommes sont endormis; en mourant ils s’éveillent. Cela signifie que c’est seulement dans la mort, seulement en laissant derrière nous l’esprit raisonnant, que le voile de l’illusion est levé et que nous voyons la vérité pour la première fois.

Il y a quatre éléments dans la métamorphose qui transforme une personne ordinaire « d’animal en ange ». La Connaissance de soi, la Connaissance de Dieu, la Connaissance du monde tel qu’il est vraiment, la Connaissance du monde suivant tel qu’il est vraiment.

 

1.La Connaissance de soi

Avant que nous sachions quelque chose au sujet de nous-mêmes, nous ne pouvons pas accomplir notre potentiel en tant qu’êtres humains.

La clef de la connaissance de soi est le cœur – pas le cœur physique, mais celui qui nous a été donné par Dieu, qui est « venu dans ce monde comme un voyageur visite une contrée étrangère… et retournera dans son pays natal. »

Alors que tous les appétits du corps sont oubliés à l’instant même où nous mourrons, le savoir que nous avons acquis de Dieu durant notre vie ne meurt pas. Il devient part de notre âme et reste avec nous pour l’éternité.

Une personne qui ne prête que peu d’attention à son âme est perdante à la fois dans ce monde-ci et dans le suivant. Par contraste, une personne qui est capable de s’élever du niveau d’animal à celui d’une conscience plus haute s’engage dans un processus d’alchimie personnelle qui lui apportera le bonheur.

C’est difficile parce que nous tendons à être attirés par les choses qui ne sont pas bonnes pour nous, alors que les choses qui sont les meilleures pour nous « ne peuvent être obtenues sans peine, ni tourment. »

 

2.La Connaissance de Dieu

Beaucoup de gens refusent de chercher la cause réelle qui les a conduits à être créés.

Cela peut être comparé au point de vue d’une fourmi qui marche sur une feuille de papier sur laquelle un physicien est en train d’écrire. Voyant les lettres se former, la fourmi croit qu’elles sont l’œuvre seulement d’un stylo.

Une personne qui souffre de dépression se verra diagnostiquer des causes diverses à sa souffrance suivant qu’elle consultera un docteur ou un astrologue.

Il ne lui vient pas à l’esprit que Dieu peut  lui avoir donné la maladie pour une raison et que c’est lui qui a produit les conditions qui l’ont amenée à n’être plus satisfaite des plaisirs normaux de la vie, dans l’espoir que cela la conduirait plus près de Lui.

Il y a toujours une cause réelle derrière la cause apparente et cette cause réelle est la cause de Dieu. Beaucoup de gens ne prêtent guère attention à l’idée que chacun d’entre nous est appelé à rendre des comptes lorsqu’il meurt. Ces gens sont comme ceux qui ne prennent pas leurs médicaments parce qu’ils pensent que le médecin ne se soucie pas qu’ils le fassent ou non.

La question n’est pas le souci du médecin, mais le fait que ces personnes s’autodétruiront par leur désobéissance.

De la même façon, Dieu apprécie notre dévotion, mais si nous ne l’exerçons pas tous les jours cela ne signifie pas que Dieu dépérira, mais que nous oublierons qui nous sommes; c’est-à-dire des êtres spirituels auxquels il a été demandé d’affronter une vie humaine.

 

3. La Connaissance de ce monde

Ghazzali a comparé le corps  à un cheval ou à un chameau que l’âme utilise pour son voyage à travers la vie.

Il a observé que la plupart des gens ne prennent pas une grande décision pour quitter le chemin de Dieu. Ils commencent par des broutilles, mais ces choses infimes grandissent et, à la fin, dévorent la personne entière.

Ceux qui se sont complus sans limite dans les plaisirs du monde, quand vient l’heure de la mort seront comme un homme qui s’est gorgé de viandes délicieuses jusqu’à l’écœurement et puis qui les vomit.

Le délice s’est enfui, seule la honte demeure.

Par contraste, ceux qui gardent les yeux fixés sur l’éternité sont comme les invités qui « mangent ce qui leur est suffisant, respirent les parfums, remercient leur hôte et s’en vont. »

 

4. La Connaissance du monde suivant

D’après le Coran, les âmes furent envoyées sur terre contre leurs vœux afin d’acquérir plus de savoir et d’expérience.

Il leur fut dit de ne pas avoir peur, de ne pas paniquer, mais d’attendre les instructions de Dieu sur la manière dont elles devaient vivre. Ceux qui ne suivaient pas ce conseil trouvaient que la vie sur Terre était une sorte d’enfer, d’où la phrase du Coran: « l’enfer entoure les incroyants. »

Ghazzali remarqua que ni les animaux sur terre, ni les anges dans le ciel ne pouvaient changer leur rang ou leur place définie – mais que les êtres humains avaient le choix de descendre au niveau des animaux dans leurs actions ou, de la même manière, celui de s’élever à des hauteurs angéliques.

Cette extrême liberté de volonté, ce libre arbitre total est le fardeau de l’humain, il signifie que nous avons à songer à la manière dont nous vivons, au lieu de nous contenter d’exister de manière automatique.

Le vrai bonheur vient de la connaissance que nous sommes créations de Dieu et que nous avons donc été conçus pour répondre à un but.

La paix vient de savoir que nous sommes simplement « des voyageurs dans un pays étranger » et que nous retournerons avant longtemps au royaume éternel non physique d’où toute chose émane.

 

Khalil Gibran

 » Votre vie est déterminée non pas tant par ce que la vie vous apporte que par l’attitude que vous apportez à la vie; non pas tant par ce qui vous arrive que par la manière dont votre esprit considère ce qui arrive. »

« Le doute est une douleur tellement solitaire que pour savoir que la Foi est sa sœur jumelle. »

« La foi est le savoir à l’intérieur du cœur, hors de portée de la preuve. »

« Un peu de savoir qui agit vaut infiniment plus que beaucoup de savoir inactif. »

« Lorsque vous êtes joyeux, regardez au fond de votre cœur et vous trouverez que c’est seulement ce qui vous a causé du chagrin qui vous donne cette joie. Quand vous êtes tristes regardez encore dans votre cœur, et vous verrez qu’en vérité vous pleurez pour ce qui fit jadis vos délices. »

« Le travail c’est de l’amour fait visible. Et si vous ne pouvez pas travailler avec amour, mais seulement avec dégoût, il vaut mieux que vous quittiez votre travail et que vous vous asseyiez à la porte du temple et acceptiez l’aumône de ceux qui travaillent avec joie. »

« La foi est une oasis dans le cœur que n’atteindra jamais la caravane de la pensée. »

« Tout ce que l’esprit désire, l’esprit l’atteint. »

 

Buddha

 » Ne vous attardez pas dans le passé, ne rêvez pas de l’avenir, concentrez votre esprit sur le moment présent. »

« Nous sommes façonnés par nos pensées; nous devenons ce que nous pensons. Quand l’esprit est pur, la joie suit comme une ombre qui ne s’en va jamais. »

« Il vaut mieux vous conquérir vous-même que de gagner des milliers de batailles. Alors la victoire vous appartient. Elle ne peut vous être retirée ni par les anges, ni par les démons, ni par le paradis, ni par l’enfer. »

« De même qu’une chandelle ne peut brûler sans feu, de même les hommes ne peuvent vivre sans existence spirituelle. »

« Garder notre corps en bonne santé est un devoir… autrement nous ne serons pas capables de garder notre esprit fort et clair. »

 

Dalai Lama 

« Toutes les traditions religieuses majeures véhiculent basiquement le même message qui est l’amour, la compassion et le pardon. La chose importante est qu’ils devraient faire partie de nos vies quotidiennes. »

« Nous ne pouvons jamais trouver la paix dans le monde extérieur tant que nous n’avons pas fait la paix avec nous-mêmes. »

 


Mère Teresa
 

« Si nous n’avons pas la paix, c’est parce que nous avons oublié que nous appartenons l’un à l’autre. »

« Répandez l’amour partout où vous allez. Ne laissez personne venir à vous sans le laisser plus heureux en partant. »

« Nous sentons que ce que nous faisons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais l’océan serait moindre s’il y manquait cette goutte. »

« Ne nous satisfaisons pas de seulement donner de l’argent. L’argent ne suffit pas, l’argent peut être obtenu, mais ils ont besoin de nos cœurs pour les aimer. Aussi, répandez l’amour partout où vous allez. »

 

Krishnamurti

Le savoir

Le savoir est une étincelle de lumière entre 2 obscurité ; mais le savoir ne peut pas aller au-dessus ni au-delà de cette obscurité.

L’inconnu ne se laisse pas prendre dans les filets du connu. Il faut laisser le savoir de côté pour que l’inconnu se révèle. Mais qu’il est difficile de renoncer à ses connaissances !

Notre être est dans le passé, notre pensée est enracinée dans le passé. Le passé est ce qui est connu et la réponse du passé jette toujours son ombre sur le présent, qui est l’inconnu. Ce n’est pas le futur qui est inconnu, c’est le présent. Le futur n’est que le prolongement du passé à travers le présent incertain.

Le désir de connaître est semblable à tous les autres désirs ; il permet d’échapper à la peur du vide, de l’isolement, de la frustration, à la peur de n’être rien.

Toutes les connaissances sont un obstacle à la connaissance de l’inconnu.

Etre ignorant, ce n’est pas être libéré du savoir. L’ignorance est le manque de conscience de soi ; et le savoir est ignorance lorsque la connaissance du moi fait défaut. Connaître le moi libère le savoir.

On ne peut échapper au savoir que si l’on a compris ce qui pousse le moi à accumuler, ce qui motive son appétit.

Les voies de l’esprit ne mènent pas à la vérité, source de bonheur. Le savoir, c’est la négation de l’inconnu.

 

La connaissance

L’expérience est une chose, autre chose est la connaissance. L’expérience fait obstacle à la connaissance.

L’expérience est déjà prise dans le filet du temps, elle est déjà dans le passé, elle est devenue un souvenir qui ne revit que comme une réponse au présent.

La vie est le présent, elle n’est pas l’expérience.

L’esprit est l’expérience, le connu ; aussi l’esprit ne peut-il jamais percevoir directement, car ce qu’il perçoit n’est que le prolongement de l’expérience. L’esprit ne connaît que la continuité, et il ne peut rien recevoir de nouveau tant que la continuité existe. Ce qui est continu ne peut pas connaître.

La connaissance est un état sans expérience. L’expérience doit cesser pour que la connaissance soit. On ne peut connaître l’inconnu que lorsque l’esprit se défait de l’expérience.

La pensée est une manifestation de l’expérience ; la pensée est une réponse de la mémoire.

-Il n’y a aucun moyen, aucune méthode pour mettre fin à l’expérience, car le seul fait d’user un moyen ou d’employer une méthode est un obstacle à la connaissance.

Dans l’état de connaissance, il n’y a ni sujet ni objet d’expérience.

Il faut que cessent toutes les opérations de l’expérience pour que l’être soit. Dans la sérénité de son mouvement est l’intemporel.

Sagesse n’est pas accumulation de savoir

La compréhension est toujours immédiate.

Lorsque nous faisons un effort pour être ou pour devenir quelque chose, ce quelque chose est une projection de nous-même.

La sagesse est lorsque le savoir cesse. La pensée doit cesser pour que vienne la sagesse.

Il n’y a liberté que lorsque l’on voit la vérité de ce qui est, et la sagesse est la perception de cette vérité. Ce qui est n’est jamais statique, et pour observer passivement cela il faut être libre de toute accumulation.

 

La recherche de la vérité

Se plier à la norme n’est pas nécessairement un indice d’équilibre. La norme peut être le produit d’une culture déséquilibrée.

L’idée d’équilibre et de déséquilibre est encore du domaine de la pensée et ainsi ne peut être juge. La pensée elle-même, qui est la réponse conditionnée par tous ses critères et ses jugements, n’est pas vraie. La vérité n’est pas une idée, une conclusion.

Peut-on trouver Dieu en le cherchant ? Peut-on partir en quête de l’inconnaissable ? Pour trouver, vous devez savoir ce que vous cherchez. Si vous cherchez à trouver, ce que vous trouverez ne sera qu’une projection de vous-même ; ce sera ce que vous désirez, et la création du désir n’est pas la vérité.

Chercher la vérité est un non sens ; c’est nier la vérité, c’est lui tourner le dos. La vérité n’a pas de domicile fixe ; nul chemin n’y mène, nul guide ne peut vous y conduire, et le mot n’est pas la vérité.

Vous ne pouvez pas chercher la vérité ; vous devez cesser pour que la réalité soit.

Sans la compréhension du soi, la recherche d’une prétendue réalité n’est qu’une fuite devant soi-même. Sans connaissance de soi, il ne peut y avoir aucune pensée juste, et tout le savoir n’est qu’une vaste ignorance qui ne peut mener qu’à la confusion et à la destruction.

La seule idée que la connaissance de soi est difficile à acquérir est un obstacle à cette connaissance. Ne pensez pas que cela puisse être difficile ou que cela puisse demander du temps ; ne préjugez pas ce qui est et ce qui n’est pas. Commencez. C’est dans l’acte des relations avec autrui que l’on apprend à se connaître ; et tout acte est une relation à l’autrui.

Ce qui estest illimité, et ne connaît pas de restriction ; avoir conscience de l’illimité sans aucun choix, c’est le dévoiler. Ce dévoilement est le commencement de la sagesse. La sagesse est essentielle pour que soit l’inconnu, l’intarrissable.

 

La continuité

Il ne craignait pas la mort, mais il voulait connaître la vérité à son sujet.

La croyance conditionne l’expérience, et l’expérience alors fortifie la croyance. Ce que vous croyez, vous en faites l’expérience.

L’esprit ne peut pas faire l’expérience de ce qui n’est pas déjà connu. Se rapporter à l’expérience dans le but de comprendre la vérité, c’est se laisser prendre par l’ignorance et l’illusion.

Désirer faire l’expérience de la vérité, c’est refuser la vérité.

Le savoir, la croyance, la conviction, la conclusion et l’expérience sont des obstacles à la vérité ; ils constituent le moi.

La peur de la mort est la peur de ne pas être, de ne pas faire d’expériences. S’il y avait l’assurance, la certitude que l’expérience est possible dans la mort, il n’y aurait pas de crainte. La peur n’existe que dans la relation du connu à l’inconnu. Le connu essaie toujours de s’emparer de l’inconnu ; mais il ne peut saisir que ce qui est déjà connu. Le connu ne peut pas faire l’expérience de l’inconnu ; le connu, ce qui est expérimenté doit cesser pour que l’inconnu soit.

Nous ne connaissons que la continuité, et jamais la non-continuité. Nous connaissons la continuité de l’expérience, de la mémoire, des événements, mais nous ne connaissons pas cet état où la continuité n’est pas. Nous l’appelons la mort, l’inconnu, le mystérieux, et ainsi de suite, et en lui donnant un nom ou un autre, nous espérons d’une certaine manière le saisir – ce qui est de nouveau le désir de continuité.

La continuité est une décomposition, et il n’y a de vie que dans la mort. Ainsi la mort est-elle comme la vie, un renouvellement instantané. Ce renouvellement est création.

 

L’identification 

Pourquoi vous identifiez-vous à un autre, à un groupe, à un pays ? Pourquoi vous donnez-vous le nom de chrétien, d’hindou, de bouddhiste ? Pourquoi appartenez-vous à quelqu’une de ces nombreuses sectes qui existent ?

L’identification est essentiellement un processus de la pensée où l’esprit trouve une sauvegarde, où il s’amplifie, devenant quelque chose il lui faut résister, se défendre, éliminer. Au cours de ce processus de devenir, l’esprit s’affermit, acquiert des capacités ; mais ceci n’est point l’amour.

Le bonheur qu’apporte la vérité ne peut exister sans l’expérimentation dans la découverte de soi-même. L’identification met fin à la découverte ; elle est l’expérience qu’un autre fait à votre place.

Pour expérimenter, toute identification doit cesser.

Qui s’est identifié, jamais ne pourra connaître la liberté dans laquelle seule la vérité tout entière apparaît.

 

Pensée et amour

La pensée, avec tout ce qu’elle contient d’émotion et de sensation, n’est pas l’amour. La pensée est invariablement la négation de l’amour. La pensée se fonde sur la mémoire, et l’amour n’est pas la mémoire. Lorsque vous pensez à une personne aimée, cette pensée n’est pas l’amour.

Ce n’est que lorsque le cours de la pensée s’arrête que l’amour peut exister.

Penser c’est toujours nier l’amour.

Ce qui a un rapport avec la pensée peut être compris par la pensée, mais ce qui n’a pas de rapport avec la pensée ne peut être appréhendé par l’esprit. Alors, qu’est-ce que l’amour ? demanderez-vous. L’amour est un état d’être où il n’y a pas de place pour la pensée ; mais définir l’amour, c’est encore une opération de l’esprit, ce n’est donc pas l’amour.

Nous ne devons pas essayer de saisir l’amour par la pensée.

 

Riches et pauvres

Renoncer à la richesse, au confort et aux honneurs est chose relativement facile, mais renoncer au désir d’être, de devenir, demande une grande intelligence et une grande compréhension. Le pouvoir que donne la richesse est un obstacle pour comprendre la réalité ; de même le pouvoir que donnent le talent et les capacités.

Le développement du moi sous toutes ses formes, que ce soit par la richesse ou par les vertus, est une source de conflits, une cause d’antagonismes et de désordres. Un esprit affligé du désir de devenir n’est jamais en paix, car la paix ne peut se gagner ni par des pratiques d’aucune sorte, ni avec le temps.

La tranquillité est un état de la compréhension, et devenir est contraire à cette compréhension. Devenir fait naître le sentiment du temps, et ce sentiment ne peut que retarder la compréhension. Le « je serai » est une illusion causée par l’importance que s’attribue le moi.

 

Le moi

C’est la révélation de ce qui est sans le nommer qui libère de ce quiest.

 

La croyance

Pour la plupart d’entre nous, la vie n’a d’autre sens que celui que nous donne la croyance ; la croyance a une plus grande signification que la vie.

 

La renonciation aux richesses

Désirer se contenter de peu, désirer mener une vie simple, c’est encore une marque de l’attachement. Le désir engendre la complexité.

L’esprit ne peut créer la clarté. L’esprit peut s’adapter, peut disposer ses pensées selon un certain ordre, mais ce n’est pas la clarté ou la simplicité.

L’action de la volonté peut momentanément baigner le premier plan dans une lumière nécessaire à la seule activité, mais elle ne peut jamais illuminer le fond même, car la volonté est la conséquence de cet arrière-plan lui-même.

La pensée peut enregistrer mais elle ne peut pas faire l’expérience de la libération du conflit ; car la simplicité ou la clarté n’est pas de l’esprit.

 

La radio et la musique

L’information ne nous rend pas plus intelligents.

Si nous regardons en face ce qui est, nous arriverons à faire quelque chose ; mais fuir ce qui est nous rend inévitablement stupides et bornés, esclaves de la sensation et de la confusion.

La musique ne nous offre-t-elle pas, d’une manière très subtile, un remède agréable contre ce qui est ? Elle nous fait oublier ; ou bien elle nous donne la force d’affronter la vie, nous tonifie et nous apaise.

Dans l’état de réceptivité directe il n’y a aucune conscience d’un moi étudiant ses sensations.

Le désir de répéter une expérience est une soif de sensations, mais alors que les sensations peuvent être répétées, on ne peut pas répéter la perception directe.

C’est le désir de sensations qui fait que nous nous attachons à la musique, que nous voulons posséder la beauté.

Les sensations ont un commencement et une fin, elles peuvent se répéter et prendre de l’extension ; mais la vision instantanée, la perception directe, n’est pas prisonnière des limites du temps.

Les sensations sont limitées, personnelles, sources de conflits et de misères ; mais la vision instantanée, qui est entièrement différente de la répétition d’une expérience, est sans continuité.

 

L’autorité

Le savoir particulier, exclusif, offre des satisfactions très agréables. Savoir quelque chose qu’un autre ignore est une source permanente de satisfaction ; cela donne le sentiment d’être en contact avec des choses plus profondes, et cela donne du prestige et de l’autorité.

Plus nous avons conscience d’être dans l’égarement et la confusion, plus nous sommes désireux d’être guidés et informés ; c’est ainsi que l’autorité se fonde au nom d’un Etat, d’une religion, d’un maître ou d’un leader politique.

Il n’y a pas d’intermédiaire entre vous et la réalité.

Celui qui sait, ne sait pas ; toute sa science n’est constituée que de ses propres préjugés, de ses croyances qui ne sont rien de plus que des projections de son moi, des exigences de ses sens. Il ne peut pas connaître la vérité, l’incommensurable.

La clarté ne peut pas vous être donnée par quelqu’un d’autre. La confusion est en nous ; c’est nous qui l’y avons mise, et c’est à nous seuls qu’il appartient de la balayer.

Tant que vous désirerez devenir quelque chose, sur quelque plan que ce soit, vous serez condamné à la douleur et à la confusion.

La volonté ne mène pas à la compréhension.

Etablir une autorité, se conformer à une autorité, c’est refuser de comprendre. Lorsqu’il y a compréhension, il y a liberté, et la liberté ne se donne ni ne s’achète.

La peur ne prend fin que lorsque cesse le désir de devenir.

 

 La méditation

La méditation juste est nécessaire pour purger l’esprit, car si l’on ne se vide pas l’esprit il ne peut pas y avoir de renouveau. La continuité est une décadence.

Le contrôle de l’esprit n’est pas important ; ce qui est important, c’est de découvrir les intérêts de l’esprit. L’esprit est une grappe d’intérêts en conflits, et ce que nous appelons concentration, discipline, n’est rien d’autre que le fait de renforcer un de ces intérêts pour le dresser contre un autre.

La discipline est l’exploitation de la résistance, et là où il y a résistance, il n’y a pas compréhension.

Un esprit bien discipliné n’est pas un esprit libre, et ce n’est que dans la liberté que la découverte peut se faire.

Les disciplines, si exigeantes soient-elles, fixent l’esprit dans un cadre.

Les disciplines, du fait qu’elles sont imposées, ne sont pas un moyen de dévoiler le réel.

L’esprit crée la réalité à sa propre image, et les disciplines ne font que donner de la vitalité à cette image.

Le moi, à quelque niveau qu’il se place, appartient toujours à l’esprit. L’esprit ne peut pas penser à quelque chose qui ne vienne de lui ; il ne peut pas penser à l’inconnu. Le moi, à quelque niveau que ce soit, est le connu ; et quoiqu’il puisse y avoir des couches du moi dont la surface de l’esprit n’ait pas conscience, elles appartiennent encore au domaine du connu.

Les relations humaines sont l’action du moi, et pour comprendre cette action il doit y avoir lucidité sans choix ; car choisir c’est donner plus d’importance à un intérêt qu’à un autre. Cette lucidité est la perception directe de l’action du moi, et dans cet état de perception directe il n’y a plus ni expérimentateur ni expérience subie. Ainsi, l’esprit se vide de tout ce qu’il a accumulé ; il n’y a plus de moi.

Tout ce qui a été accumulé, tous les souvenirs emmagasinés sont le moi ; le moi n’est pas une entité distincte de ce qui a été accumulé. Le moi se distingue de ses caractéristiques en tant qu’observateur, en tant que contrôleur, afin de se sauvegarder, de se donner une continuité au milieu de l’impermanence.

La perception directe du processus intégral unitaire délivre l’esprit de son dualisme.

L’esprit doit être entièrement vide pour recevoir.

Le désir de l’expérience doit entièrement cesser, et cela ne se produit que lorsque l’expérimentateur ne se nourrit plus d’expériences ou de leur souvenir.

Il faut cesser de donner des noms, non seulement aux étages superficiels de l’esprit, mais à tous les niveaux.

Il faut nommer silencieusement et lucidement, et aussi comprendre cela. Nous ne donnons pas seulement des noms pour communiquer, mais aussi pour donner continuité et substance à une expérience, pour la revivre et répéter ses sensations.

Sans pensées il n’y a pas de sujet pensant. Les pensées créent le sujet pensant qui s’isole pour se donner  la permanence ; car les pensées sont toujours impermanentes.

Il y a liberté lorsque l’être tout entier, de la surface aux replis les plus secrets, se trouve purgé du passé.

La volonté nait du désir ; et s’il y a la moindre action de la volonté, le moindre effort pour se libérer, pour se dénuder, alors il n’y aura jamais de liberté, épuration totale de tout l’être.

Lorsque les innombrables couches de ma conscience sont tranquilles, totalement immobiles, alors seulement il y a l’incommensurables, la félicité qui est en dehors du temps, le renouveau de la création.

 

La colère

La colère a ceci de particulier qu’elle vous isole ; comme le chagrin, elle vous retranche du monde, et vous fait perdre le sens des relations humaines.

Nous cherchons par tous les moyens à affirmer notre personnalité, et la colère, comme la haine, est un des moyens les plus faciles.

On ne peut pas se défaire de la colère par l’action de la volonté, car la volonté appartient à la violence.

La volonté résulte du désir, de l’envie d’être ; et le désir est par nature agressif, dominateur.

Pour se libérer de la violence, et c’est tout à fait différent de la pratique de la non-violence, il faut qu’il y ait compréhension du désir.

Il n’y a pas d’équivalent spirituel au désir ; il ne peut être supprimé ou sublimé. Il doit y avoir lucidité silencieuse et sans choix du désir ; et cette lucidité passive est la perception directe du désir sans la présence d’un observateur pour lui donner un nom.

 

La sécurité psychologique

Comme nous sommes étranges ! nous allons chercher très loin ce que nous avons déjà sous la main. La beauté est toujours là-bas, jamais ici ; la vérité n’est jamais chez nous, mais toujours ailleurs.

Tant que nous serons dans la confusion, tout ce que nous choisirons sera aussi dans la confusion. Nous ne pouvons rien voir distinctement tant que nous sommes à demi-aveugles ; et ce que nous percevons est toujours partiel et n’est donc pas réel.

Pour la plupart d’entre nous, la croyance a une signification beaucoup plus grande que la réalité. Il n’est pas besoin de croyance pour comprendre ce qui est ; au contraire, les croyances, les idées, les préjugés sont des obstacles infranchissables dressés devant la compréhension.

Si nous comprenions la façon dont agissent les croyances et pourquoi nous tenons tant à elles, l’une des principales causes de l’antagonisme disparaîtrait.

Désirer d’avantage, c’est faire naître le conflit et la douleur.

L’une des échappatoires les plus faciles est le gourou, le maître. Certains trouvent une échappatoire dans l’idéologie politique avec toutes les activités que cela comporte, d’autres s’adonnent aux rituels et aux disciplines, d’autres encore se donnent à un maître.

Après tout, c’est cela que la plupart d’entre nous désirent : être en sécurité. Etre perdu avec les autres est une forme de sécurité psychologique.

Le désir de sécurité individuelle ou collective engendre la destruction, et le désir de sécurité psychologique fait naître l’illusion.

L’expérience n’est pas la réalité. On ne peut pas faire l’expérience de la réalité. Elle est. Lorsqu’on croit faire l’expérience de la réalité, on ne connaît que l’illusion. Toute connaissance de la réalité est illusion. La connaissance ou l’expérience doivent cesser pour que la réalité soit. L’expérience ne peut pas rencontrer la réalité. L’expérience façonne la connaissance, et la connaissance dirige l’expérience ; l’une et l’autre doivent cesser pour que la réalité soit.

Extrait de L’essentiel sur le développement spirituel

 

 

By | 2018-12-14T17:36:04+00:00 décembre 14th, 2018|DEVELOPPEMENT SPIRITUEL, Pensées|Commentaires fermés sur Dieu – Pensées – Développement spirituel

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